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Les chemins retrouvés de Gabrielle Roy
 
 




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Courriel : editions@stanke.com


COMMUNIQUÉ :
PARUTION : SEPTEMBRE 2004


LES CHEMINS RETROUVÉS DE GABRIELLE ROY
TÉMOINS D’OCCASIONS AU QUÉBEC


par Ismène Toussaint (1)
Les Éditions Stanké/Québécor Média nous autorisent aimablement à publier cet extrait du nouveau livre d’Ismène Toussaint qui fait suite aux Chemins secrets de Gabrielle Roy – Témoins d’occasions (1999). Après un nouveau détour par le Manitoba, l’auteur a parcouru Montréal et Saint-Henri, Rawdon, Percé et Port-Daniel (Gaspésie), Québec, Baie-Saint-Paul et Petite-Rivière-Saint-François (Charlevoix) afin de nous livrer une quarantaine de témoignages de personnes ayant connu la romancière. Accompagné de petits essais très denses, de photographies et d’une dizaine de textes de spécialistes, cet ouvrage nous offre des facettes entièrement inédites de Gabrielle Roy.

« Étrangère au Manitoba, étrangère en Europe, il semble que Gabrielle Roy ait enfin trouvé, au Québec, sa véritable patrie. Mais l’aimait-elle tant que cela ? S’y sentait-elle aussi bien qu’on pourrait l’imaginer ? La célébration qu’elle en fait dans La Détresse et l’Enchantement est-elle aussi sincère qu’elle y paraît ? (…) En se penchant sur sa vie et sur ses écrits, l’on se rend compte que, tout comme envers le Manitoba et le reste du monde, elle a toujours manifesté une attitude ambiguë et entretenu des sentiments ambivalents à l’égard du Québec (…) Si, les premiers temps de son établissement sur « la terre paternelle », ses relations avec les lieux et les gens relèvent d’un authentique coup de foudre, elles ne vont guère tarder à se dégrader (…) Il n’est pas jusqu’à son refus de prendre position et de soutenir le combat de ses pairs, lors du réveil nationaliste des années 1960-1970, en se barricadant derrière ce rêve utopique de réconciliation entre les Canadiens-Français et les Canadiens-Anglais. Le « slogan » qu’elle brandira des années plus tard dans La Détresse et l’Enchantement – « solidaire comme je le suis du Québec » – est-il provocation ou pure naïveté de sa part ? Dans les faits, Gabrielle Roy demeure l’exemple le plus fragrant d’aliénation au Canada anglais. »
____________________
(1) Ismène Toussaint est écrivain. Outre de nombreux articles, elle a publié aux Éditions Stanké Les Chemins secrets de Gabrielle Roy – Témoins d’occasions (1999) ; Louis Riel, le Bison de cristal (2000) ; La Littérature d’expression française dans l’Ouest canadien, suivie de Portraits d’écrivains québécois, canadiens-français et métis (L’Encyclopédie du Canada 2000) ; Les Réfugiés (2003), une traduction-adaptation du roman de Sir Arthur Conan Doyle, qui lui ont valu plusieurs récompenses, dont le prix André-Laurendeau.






COMMUNIQUÉ DE PRESSE


LES CHEMINS RETROUVÉS DE GABRIELLE ROY
Témoins d’occasions au Québec

Par Ismène Toussaint
Dans son premier ouvrage consacré au célèbre écrivain (Les Chemins secrets de Gabrielle Roy – Témoins d’occasions), l’auteur avait donné pour la première fois aux « petites gens de l’Ouest » l’occasion de s’exprimer sur une héroïne manitobaine et québécoise (la famille de la romancière, ses camarades de classe, ses collègues de travail, ses compagnons de théâtre, ses amis, ses amis reniés, ses relations, etc.).

C’est au Québec que l’auteur nous entraîne cette fois-ci. Après un ultime voyage au Manitoba, elle a sillonné Montréal et Saint-Henri, Rawdon, Percé, Québec et Petite-Rivière-Saint-François, en quête de nouveaux témoins de la vie de Gabrielle Roy. Parmi les interviewés : son dernier éditeur (Alain Stanké), son premier employeur, ses amis intimes (Henri Bergeron, Berthe Simard, etc.), des lecteurs, des écrivains (Antonine Maillet, Jacques Poulin, Jean O’Neil, etc.), des journalistes, des artistes (Jori Smith, Miyuki Tanobe, Françoise Graton…), des enseignants, etc. Tous ces témoins exceptionnels nous livrent le récit de leurs relations tantôt idylliques, tantôt tumultueuses avec l’écrivain, leurs confidences nous révélant un autre visage de Gabrielle Roy, à la fois familier et inconnu.

Divisé en six parties, introduites chacune par une présentation des liens unissant Gabrielle Roy avec les lieux évoqués, ce livre contient également une dizaine de témoignages des meilleurs spécialistes de son œuvre (André Brochu, Jacques Allard, Marie Francoeur, Paul Socken…), ainsi que de nombreuses photographies inédites, des correspondances, elles aussi inédites (notamment avec Marie-Anna Roy, sa sœur « ennemie », et ses éditeurs), une chronologie, une bibliographie et des notes de fin d’ouvrage. La préface est de Réginald Hamel, professeur à l’Université de Montréal et l’un des meilleurs spécialistes actuels de littérature québécoise.

Auteur, chroniqueur, docteur ès lettres, Ismène Toussaint est aussi l’une des plus grandes spécialistes de l’Ouest du Canada : Les Chemins secrets de Gabrielle Roy ; Louis Riel, le Bison de cristal ; L’Encyclopédie du Canada 2000 (portraits d’auteurs canadiens-français et Métis), Les Réfugiés, traduction-adaptation de Conan Doyle. Ses ouvrages, parus chez Stanké, lui ont valu plusieurs récompenses dont le Prix André-Laurendeau, le Certificat du Conseil international des Études canadiennes et la Plume d’Aigle métisse du Manitoba.

Octobre 2004 – 530 pages – 39,95$ – ISBN :2-7604-0966-X

LES ÉDITIONS INTERNATIONALES ALAIN STANKÉ
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LES CARNETS DE PAUL-ÉMILE ROY


Le livre d’Ismène Toussaint, Les Chemins retrouvés de Gabrielle Roy – Témoins d’occasions au Québec (Stanké, 2004) est un livre magnifique et un travail fantastique pour faire connaître Gabrielle Roy. Il nous fait comprendre l’extrême complexité de ce grand écrivain. Beaucoup de gens qui l’ont connue l’ont trouvée égoïste, profiteuse, ingrate, désagréable. J’imagine qu’ils avaient raison. Et je suis porté à penser que Gabrielle Roy était la première à avoir conscience de cette misère, à en souffrir. Il y avait chez elle le sentiment profond de la misère humaine, et de sa propre misère. La littérature était pour elle une suprême tentative pour retrouver une espèce de paradis perdu. Elle était pour elle une manière d’être avec intensité, dans la vérité, une religion, une rédemption. C’est pourquoi elle lui sacrifiait tout. Le salut par l’écriture, par la beauté. Cette passion de l’écriture peut paraître de l’égoïsme et de l’ingratitude à ceux qui l’entourent, mais on peut aussi la voir comme une consécration à la beauté. Peut-être le plus grand service qu’on peut rendre à l’humanité est de lui révéler la beauté du monde. Tant de profiteurs et de corrupteurs tentent de maintenir l’homme dans la vulgarité et la laideur, dans la méchanceté et la violence. Gabrielle Roy se rappelle qu’il a une âme, et c’est à elle qu’elle veut donner une voix, c’est elle qu’elle écoute, pendant que la civilisation se distrait dans le bruit et le dévergondage.

(15 novembre 2004)




UNE TRISTE PAGE DE NOTRE HISTOIRE
QU’IL NE FAUT SURTOUT PAS DÉCHIRER

LOUIS RIEL

par Henri Bergeron (1925-2000)


Une matière d’enseignement qui nous aide à prendre connaissance de nos racines, à nous connaître nous-mêmes, comme le proposait Socrate, c’est l’histoire. Il est regrettable que nous connaissions si peu et peut-être si mal notre histoire. Elle est pourtant un des grands moyens que nous possédons de donner un sens à notre vie, comme nous l’indique encore si bien Saint-Exupéry. Je n’ai ici qu’à évoquer quelques-unes des dates de notre histoire de l’Ouest canadien pour que surgissent des personnages devenus fabuleux, mais qui ne sont malheureusement pas très présents dans la mémoire de nos adolescents, sinon comme des êtres qui ont tout juste existé, pour leur permettre de réussir l’examen d’histoire. Pourtant La Vérendrye, ses fils, les missionnaires jésuites, et les nombreux hommes de son expédition sont bel et bien passés par la rivière Rouge en 1738, où ils élevèrent le Fort Rouge, au confluent des rivières Rouge et Assiniboine, le Fort Gibraltar, le Fort la Reine à Portage-la Prairie. C’est de cette expédition qu’est née le métissage de ce que nous avons appelé par la suite la nation métisse. Grâce aux efforts et à la ténacité des missionnaires qui s’établirent en permanence en 1818, dont Norbert Provencher devenu en 1822 le premier évêque du Nord-Ouest, la colonie de la rivière Rouge ont effectué de grands progrès. L’arrivée des Sœurs Grises en 1844, l’année même de la naissance de Louis Riel, devait aussi marquer la vie culturelle de ce vaste territoire que dominait la fameuse Compagnie de la Baie d’Hudson, fondée par Radisson et Des Groseillers, mais passée à des intérêts britanniques. Mais il faut rappeler que, pendant près d’un siècle, les voyageurs qui se disaient des hommes libres avaient joué un rôle très important, non seulement comme trappeurs, commerçants de fourrures, guides interprètes et messagers, mais aussi comme amuseurs, raconteurs, journalistes et propagateurs de la langue française, la langue officielle des voyageurs. Il est à noter que même les voyageurs de souche écossaise et irlandaise devaient se rompre à la langue de Molière. Là, je pourrais vous parler longuement des exploits du célèbre Jean-Baptiste Lagimodière, de sa femme, Marie-Anne Gaboury, la première Blanche à venir habiter ce pays, de Louis Riel, le plus tourmenté de nos personnages historiques, celui-là même dont nous célèbrerons le centième anniversaire de la mort le 16 novembre 1885. S’il ne m’est pas donné d’assister à la cérémonie commémorative, je serai certainement ce jour-là, en pensée, devant la cathédrale de Saint-Boniface, près de sa tombe, appuyé sur la charrette de la rivière Rouge qui marque ce lieu, qui fait partie, en quelque sorte, du cénotaphe, Louis Riel, qui j’ose espérer, sera un jour réhabilité pour qu’on puisse enfin lui rendre justice et lui reconnaître officiellement ses titres de père du Manitoba et père de la Confédération canadienne. Cette triste page de notre histoire, il ne faut surtout pas la déchirer, car elle met en évidence tout le mérite de ceux et celles qui nous ont précédés sur cette vaste plaine de l’Ouest canadien. Riel a été condamné pour avoir défendu les siens, les Métis dont il avait totalement épousé la cause, quoique « octavon », c’est à dire n’ayant que peu de sang indien dans les veines. Mais pour lui, cette cause était sacrée et jusqu’au gibet, il a eu la fierté de sa mission. Était-il un fou, un illuminé, un visionnaire ?

Les avis de nombreux historiens qui se sont penchés sur ces moments tragiques de notre passé sont cependant tous unanimes à reconnaître son courage et sa bravoure, quand ce n’est pas son héroïsme. Pour ma part, je le connais bien et j’ai pour lui une admirations sans bornes, compte tenu de l’époque, de la rigueur de l’esprit de ces temps de colonisation, de la difficulté des moyens de communication, de transport et du climat général de cette période de notre histoire. Est-il besoin d’ajouter que les véritables héros n’ont jamais droit à la banalité ?

Si j’ai abordé ce thème, c’est pour ajouter que la vie culturelle francophone n’a jamais été facile ici. Vous n’avez qu’à lire les merveilleux romans de notre compatriote Gabrielle Roy pour vous en convaincre. Et pourtant, comment ne pas vibrer à toutes ces manifestations de courage, de sérénité devant l’adversité dont font preuve ceux et celles qui sont bien déterminés à ne pas cesser de lutter pour que la francophonie canadienne devienne une réalité !

Et puisque je viens d’évoquer le nom de notre célèbre romancière, j’aimerais vous laisser sur une page que je trouve des plus éloquentes sur l’esprit des gens d’ici qui doivent faire de la diversité une sorte de règle de vie. Parmi ce qui a charmé Gabrielle Roy, il y a entre autres « les petits groupes d’arbres, les « bluffs » assemblés comme pour causer dans le désert du monde, et puis c’est la variété humaine à l’infini. » Elle ajoute : « Vous savez combien il se joue de nous, cet horizon du Manitoba ? Que de fois, enfant, je me suis mise en route pour l’atteindre ! On croit toujours que l’on est à la veille d’y arriver, et c’est pour s’apercevoir qu’il s’est déplacé légèrement, qu’il a de nouveau pris un peu de distance. C’est un grand panneau indicateur, au fond, de la vie, qu’une main invisible s’amuse sans doute à sans cesse reporter plus loin. Avec l’âge, enfin, nous vient du découragement et l’idée qu’il y a là une ruse suprême pour nous tirer en avant et que jamais nous n’atteindrons l’horizon parfait sans sa courbe. Mais il nous vient aussi parfois le sentiment que d’autres après nous tenteront la même folle entreprise et que ce bel horizon si loin encore, c’est le cercle enfin uni des hommes. »

(Paru dans Le Nouvelliste, samedi 16 novembre 1985)
 

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