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SAINT-EUSTACHE (QUÉBEC)
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Le pillage et l’incendie de Saint-Benoît en 1837
Avril 2006 - LA PRESSE QUÉBÉCOISE

CHRONIQUE D’HISTOIRE

Au début de décembre 1837, le général Colborne prépare une expédition armée vers les Cantons du Nord ; ses deux principaux objectifs sont le village de Saint-Eustache et celui du Grand-Brûlé ou Saint-Benoît. Le 14 décembre 1837, sous un froid de -25 degrés Celsius, Colborne est à la tête de 1 300 soldats et 9 canons ; il prendra cinq heures pour écraser les 250 Patriotes dirigés par Jean-Olivier Chénier.

Le lendemain, le 15 décembre, l’armée prend la direction de Saint-Benoît où elle arrive vers midi. Le major Townshend, avec 150 réguliers et plus de 200 Volontaires de St. Andrews et de Carillon, vient le rejoindre vers 13 heures. Un peu de pillage se fait, comme la profanation de l’église ; des cavaliers font boire leurs chevaux dans les bénitiers. Tous les objets à l’intérieur de l’église sont volés.

Colborne passe la nuit dans la résidence du notaire Jean-Joseph Girouard. Le 16 décembre, Colborne ordonne d’incendier seulement la maison des chefs. Ces maisons sont rapidement incendiées. Après avoir vu le pillage de toutes les maisons du village, Colborne assiste, sans s’y opposer, à l’incendie de toutes les maisons du village à l’exception de deux minuscules résidences.

Malgré que Colborne ait prétendu avoir déjà quitté le village après l’incendie des maisons des chefs, quelques-uns de ses officiers écriront le contraire. Il mérite, à juste titre le surnom du « Vieux Brûlot ». Le pillage et les incendies sont surtout attribuables aux Volontaires, mais les militaires y ont aussi participé.

En plus de l’église et du presbytère, plusieurs belles résidences disparaissent; soulignons celle du notaire Girouard, du docteur Luc-Hyacinthe Masson et de Léandre Dumouchel, en plus des commerces-résidences de James Watt, Damien Masson, Jean-Baptiste Richer et de Jean-Baptiste Dumouchel.

Au bout d’une vingtaine d’années d’effort et de peine, et à la suite montant d’indemnité octroyé selon les pertes subies lors de la Rébellion, les Patriotes vont commencer à reconstruire Saint-Benoît.

André Giroux
ANDRÉ GIROUX
SSJB- Section Jean-Olivier Chénier
 

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