Vendredi 11 mai 2007
C’est un homme fermement consacré à la cause du Québec que nous présente Jean Côté dans son livre : Gilles Rhéaume, Baroudeur de l’indépendance, qui vient de paraître aux Éditions Quebecor. Dans le contexte actuel de perplexité et de tergiversations, il fait bon prendre contact avec un homme qui poursuit avec détermination et lucidité un idéal des plus nobles.
Le livre de Jean Côté fait très bien connaître la vie et la pensée de Gilles Rhéaume. Il nous offre de longs extraits de textes rédigés par lui, des témoignages précieux de gens qui le connaissent bien, le Mémoire déposé à l’ONU et adressé à tous les démocrates, par Gilles Rhéaume en l’an 2000, de même que de larges extraits de son journal dans lequel il évoque des figures qui ont marqué la vie publique au Québec : Bernard Landry, Pierre Péladeau, René Lévesque, Stéphane Dion et plusieurs autres.
Le livre de Jean Côté, tout en nous faisant connaître la vie et la pensée de Gilles Rhéaume, nous fournit une foule de renseignements sur l’histoire du Québec et du Canada et spécialement sur l’histoire du mouvement indépendantiste qui a pris naissance vers 1960. Je me contenterai ici de citer quelques passages de Gilles Rhéaume qui devraient nous faire réfléchir et contiennent à eux seuls tout un programme d’action politique.
Dans son Mémoire présenté à l’ONU en septembre 2000, après avoir rapporté le taux d’assimilation des francophones dans les provinces et territoires du Canada anglais, il écrit : « Il ne faut pas hésiter à écrire que ces populations ont subi un véritable génocide culturel. La majorité anglophone de ces provinces et du Canada était habitée et animée d’une incroyable francophobie dont les répercussions sont toujours fort actives en l’an 2000 » (p. 243).
Après avoir décrit les irrégularités commises par le Canada en faveur du Non lors du référendum du 30 octobre 1995, Rhéaume écrit : « Il y a, bien enracinée dans l’imaginaire canadien, une telle haine à l’égard des aspirations du Québec, qu’il est impossible de ne pas s’inquiéter sérieusement sur les incidences sociétales d’une telle culture de l’exclusion » (p. 259).
Plus loin, il affirme qu’après avoir étudié les constitutions de plus de 130 pays pour y « extraire les articles à incidence linguistique », il en est venu à la conviction que « seule l’indépendance du Québec nous permettra de régler la question des droits du français au Québec » (p. 291).
Enfin, dans une lettre à Stéphane Harper, premier ministre du Canada, il lui rappelle que le Canada n’a pas été fondé en 1867, mais qu’il a été découvert en
1534 par Jacques-Cartier et que surtout, la ville de Québec surplombe le Cap Diamant depuis 1608. Ce n’est pas seulement la fondation de Québec qu’il faut célébrer en 2008, mais celle même du Canada.
Bref, ce livre de Jean Côté sur Gilles Rhéaume est un vigoureux stimulant à la réflexion et à l’action. Il faut espérer que beaucoup de Québécois le liront.
PAUL-ÉMILE ROY
«
Ce n’est pas suffisant de vouloir un pays, il faut vivre et agir pour l’obtenir et le mériter. - MAURICE LODEC»