Lundi 28 août 2006
Monuments et sites de mémoires dans le comté de Deux-Montagnes
Textes et photos : Maxime Labonté
Traitement et mise en forme : Gilles Laporte
Saint-Eustache
La ville de Saint-Eustache laisse une empreinte très vive des rébellions patriotes de 1837-1838. Car, comme nous le savons, elle fut le théâtre de la célèbre bataille du 14 décembre 1837, qui après celle de Saint-Denis-sur-le-Richelieu est probablement la bataille la plus connue du grand public. Le fait que l’ont y retrouve encore plusieurs MONUMENTS et bâtiments de l’époque y est sans doute pour quelque chose. En effet, le dynamisme de la mobilisation patriote versus la mobilisation loyale, faisait de cette région une véritable poudrière lors des troubles survenus au Bas-Canada.
- Le site de l’église
La fameuse église de Saint-Eustache (P1, P2 ) est certes un des sites les plus connus du patrimoine patriote. Inutile de rappeler dans les détails l’épisode épique dans lequel elle s’est illustrée, lieu où décédèrent quelques patriotes pris au piège, lorsque incendié par l’armée britannique lors de la bataille du 14 décembre 1837. Encore aujourd’hui, on peut voir les traces de canons (P3) sur la façade de l’église. Situé au 123 rue St-Louis, l’église fut construite de 1780 à 1783 sur un terrain donné par le Seigneur Louis-Eustache Lambert Dumont en 1768, aux confluents de la rivière des Mille Iles et du Lac des Deux-Montagnes. Après avoir été incendiée en 1837, elle fut reconstruite en 1841, puis reconnue comme monument historique en 1970. À l’intérieur de l’église (P4, P5) on peut retrouver une plaque de granite en l’honneur du curé Jacques Paquin (P6), qui était le curé de la paroisse de 1821 à 1847, date de sa mort (Laporte, 2004 : 275).
De plus, on retrouve aussi une enseigne à la mémoire du prêtre François Lefebvre de Bellefeuille (P7), mort en 1836, qui est était par ailleurs le frère de Eustache-Antoine. Ce dernier, dès 1827 s’impliqua beaucoup dans le mouvement loyal afin de contrecarrer les vague réformiste (Laporte, 2004 : 262).
Deux autres bâtiments de chaque coté de l’église sont aussi importants, le presbytère (P8, P9) et le Couvent Notre-Dame (P10). Le presbytère fut lui aussi un lieu de refuge pour les patriotes lors de la bataille du 14 décembre 1837 et est lui aussi incendié, mais reconstruit vers 1845. Le presbytère actuel date pour sa part de 1895. Anciennement, nu été de l’intervention du curé Paquin le presbytère aurait bien pu passé au main de l’entrepreneur René Poitras, de part les dettes du curé Gatien (P11). Le couvent Notre-Dame pour sa part, qui sert aujourd’hui de centre administratif, fut à l’époque réquisitionné par Chénier afin de servir de quartier général aux patriotes. Encore une fois le curé Paquin fut à l’origine de sa construction vers la fin des années 1820. À l’instar de l’église et du presbytère, il fut incendié et reconstruit presque aussitôt. Il servit surtout de cour de justice entre 1841 et 1849, mais surtout de lieu d’enseignement pour les jeunes filles. Les Dames de la Congrégation en assuraient la supervision pendant plus de 100 ans (P12).
Toujours sur le site de l’église, se retrouve aussi un monument à l’honneur aux patriotes, ayant sur sa surface le portrait de Chénier (P13-14-15). De plus, entre l’église et le presbytère, il y a une plaque commémorative soulignant la mort de différents patriotes lors de l’incendie de l’église (P16).
- Le cimetière
On retrouve évidemment dans le cimetière de Saint-Eustache quelques éléments rattachés à la période des rébellions bas-canadienne. Le plus important d’entre eux est sans nul doute la pierre tombale de Jean-Olivier Chénier (P17), le leader patriote le plus associé aux soulèvements dans Deux-Montagnes. Ce dernier, comme nous l’avons mentionné plus tôt, meurt au combat lors de la bataille de Saint-Eustache. Toutefois, il sera inhumé dans le cimetière seulement qu’en 1987. Un autre gigantesque pierre tombale commune du nom de « Jardin des cendres » (P18, P19) nous rappelle ce fait. On trouve également dans le cimetière, le tombeau de Virginie-Marguerite Lambert Dumont (P20, P21), morte en 1874. Cette dernière était l’épouse de Charles-Auguste-Maximilien Globensky, celui là même qui fit construire le manoir Globensky dont nous reparlerons plus tard. Même si ces derniers se sont illustrés après les rébellions, il rappelle néanmoins la présence importante de ces deux familles (Globensky et Lambert-Dumont) au sein de l’activité loyale de l’époque.
- Le Manoir Globensky
D’origine polonaise, la famille Globensky a joué un grand rôle dans la mobilisation loyale durant la crise bas-canadienne. Dès l’arrivée d’August Franz Globensky à Saint-Eustache au début du 19e siècle, ces derniers s’associent vite au métier des armes ainsi qu’à la milice locale. Ils formeront très tôt un clan seigneurial très fort en s’unissant à la famille Dumont (Laporte, 2004 : 263). Or, le manoir Globensky (P22) est sans contredit le signe le plus imposant témoignant de l’importance de cette famille dans la région. En effet, comme nous l’avons déjà mentionné, c’est à C.-A.-M. Globensky que nous devons la construction de ce magnifique édifice en 1901, après que le premier ait brûlé (P23). Aujourd’hui le manoir sert de lieu culturel, mais surtout de Musée des Patriotes, dans ce qui fut autrefois le domicile d’un leader loyal (P24). Toutefois, il relate de tout ceux qui ont participé à ces événements, autant patriotes que loyaux.
Le Moulin Légaré
Situé tout juste en face du Manoir Globensky, au 232 rue de Saint-Eustache, le Moulin Légaré (P25, P26) fut classé monument historique en 1976 (P27). À l’origine, il était bien évidemment possession du seigneur Louis-Eustache Lambert Dumont lorsque construit en 1762 aux abords de la Rivière-du-Chêne (P28). Accompagné de la maison du meunier (P29) tout juste à coté, le premier meunier fut Louis Maisonneuve fils. Le moulin appartenu à la famille Lambert-Dumont pendant plus de 100 ans jusqu’à ce que C.-A.-M. Globensky fasse son acquisition en 1874. Par la suite, ce fut au tour de Malgloire Légaré d’en prendre possession en 1907. Lui, ainsi que quelque un de ces descendants lui ont fait moudre de la farine durant une bonne partie du XXe siècle. Dès 1951, s’est amorcé une campagne afin de protéger le Moulin Légaré ou Petit Moulin et de faire reconnaître à juste titre sa valeur patrimoniale. Or, il fut enregistré comme bien culturel le 4 novembre 1976 par le ministère des Affaires culturelles du Québec. Ce moulin est le plus vieux du genre au Canada, évoquant l’évolution d’un certain contexte socio-économique dans la région de Saint-Eustache (Grignon, 1989 : 25-27).
Autres propriétés
On retrouve également dans Saint-Eustache bon nombre de propriétés en lien avec l’époque des troubles de 1837-1838, que ce soit par leurs propriétaires d’origine ou tout simplement par le style architectural.
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La Maison Brion (P30-31-32) : Située au 65 rue St-Louis, la maison actuelle fut construite en 1845 par Ambroise Brion dit Lapierre. Cette construction de style breton fut faite pour remplacer celle d’origine de 1826, brûlée le 14 décembre 1837. Or, la toute première construction en bois fut érigée entre 1819 et 1824 sur un terrain subdivisé par le docteur Jacques Labrie, leader patriote.
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La Maison Gentle (P33-34) : Située au 206 rue de Saint-Eustache, cette maison appartenu au marchand de Saint-Eustache James Gentle. Ce dernier fut beaucoup impliqué dans la milice loyale au cours des troubles. Il servira notamment au sein de l’état-major, avec les quatre frères Globensky, Cheval, Mackay et Féré, autres leaders loyaux de la région (Laporte, 2004 : 264). Cette dernière fut restaurée au début des années 1980.
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La Maison Smith (P35-36-37) : Située au 196 rue de Saint-Eustache, c’est en 1814 que cette maison fut construite pour le marchand William Smith. À l’origine elle lui servi d’entrepôt, mais par la suite Guillaume Leroux y tena une auberge à partir de 1879. Elle sert aujourd’hui de restaurant de fine cuisine italienne.
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La Maison Paquin (P38-39-40) : Située au 40 rue de Saint-Eustache, cette maison appartient à la famille Paquin. À l’origine, l’endroit fut concédé par le seigneur Lambert Dumont à Nicola Guindon en 1777, mais aussi au docteur Labrie en 1809 et à William Henry Scott à partir 1833. Elle est donc incendiée lors de la bataille de Saint-Eustache, et de là même, les canons de Colborne bombarde l’église lors de la bataille. Elle servit de commerce de la famille Paquin pendant près de 100 ans, et ces derniers habitent toujours la maison aujourd’hui.
• La Maison-Magasin de William Henry Scott (P41) :
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La Maison Chénier-Sauvé (P42-43) : Située au 83 rue Chénier, elle fut tour à tour la résidence des patriotes Jacques Labrie et de Jean-Olivier Chénier, qui était son gendre. Tous deux étaient médecin.
Les autres propriétés qui suivent sont tous des propriétés qui ont conservé le style architecturale de l’époque et qui se trouvent non loin de la ville de Saint-Eustache.
- 695 Rivière-Nord : vers 1830-1850 (P44)
- 686 Rivière-Nord : vers 1820-1854 (P45)
- 585 Rivière-Nord : vers 1830-1850 (P46)
- 671 Rivière-Sud : vers 1820-1860 (P47)
- 734 25e Avenue (ou chemin du Grand Chicot à l’époque) : 1834 (P48)
Par ailleurs, il semblerait que dans la Montée Godin se trouve un chêne gigantesque. Ce chêne vieux de 300 ans, haut de 90 pieds et large de 21 pieds est un des plus vieux arbre du Québec. Il aurait, selon une légende, autrefois servi de cachette à certains patriotes en fuite. Le seul arbre trouvé pouvant correspondre à cette description est celui présenté ici (P49).
D’autre part, il est évident que Saint-Eustache montre toujours aujourd’hui des aspects des rébellions de 1837-1838 et de ces acteurs, ce qui lui donne une valeur patrimoniale importante. La prochaine photo (P50), sert seulement à corroborer ce fait en montrant les noms de rues qui ont été nommées à l’honneur de Labrie et Chénier.
Saint-André d’Argenteuil
Cette partie sera beaucoup moins étoffée que la précédente, mais contient néanmoins quelques éléments symboliques de la mobilisation loyale.
- La Caserne de Carillon (P51-52) : Depuis 1938, la Caserne de Carillon sert au Musée Régional d’Argenteuil, malheureusement fermé le jour de mon passage. Néanmoins, sans trop savoir à quelles fins elle était destinée, la construction fut amorcée en 1836. Au moment des rébellions, elle servit de caserne pour l’armée alors que le bâtiment n’était même pas terminé. De plus, elle servit de domicile à l’ancien Commissaire Général C. J. Forbes, où il y pris sa retraite. Malgré qu’elle servit d’hôtel pendant plusieurs années, on continua de lui donner le nom de Caserne de Carillon.
- Le canal des militaires et la Maison du Surintendant (P53-54-55) : Sur le site de l’actuelle Centrale hydroélectrique de Carillon (P56), se trouve le vieux canal de Carillon, aujourd’hui classé monument historique. À l’origine, il servit à des fins militaire, mais aussi au commerce du bois sur la rivière Outaouais. La première construction fut entreprise de 1829 à 1833 au pic et à la pelle. La Maison du Surintendant qui jette un oeil sur le canal fut bâtie quelques années plus tard, après les rébellions au Bas-Canada.
- L’église anglicane Christ Church (P57-58) : En plein cœur du village de St-André, se trouve cette magnifique petite église, classée monument historique en 1985. En effet, il s’agit là d’une des plus ancienne église anglicane du Québec. Elle est l’œuvre du révérend Joseph Abbott et du seigneur d’Argenteuil, Sir John Johnson en 1819.
- Le premier moulin à papier au Canada (P59-60) : En effet, une petite construction pyramidale en pierre, tout juste en face de l’église anglicane, témoigne de la présence du premier moulin à papier au Canada. Ce dernier construit à Saint-André D’Argenteuil vers 1803-1805 par des fabricants de Nouvelle-Angleterre servit notamment à un certain James Brown. Ce dernier s’y était établi en 1810, après avoir été engagé à titre d’agent de vente à Montréal. Dès 1807, lui et son frère Charles avaient fondé la Canadian Gazette ici-même à Saint-André (Laporte, 2004 :265). Le monument comme tel est érigé en 1932.
Saint-Benoît de Mirabel et environs
Sans avoir la même envergure que la ville de Saint-Eustache, le village de Saint-Benoît et ses environs sont aussi très fertiles en ce qui attrait au patrimoine patriote. Quelques sites et plusieurs propriétés se sont très bien conservés à travers les générations depuis les troubles de 1837. Comme nous l’avons vu dans le cadre du cours, le village de Saint-Benoît fut une cible de l’armée de Colborne ainsi que des volontaires loyaux après la bataille de Saint-Eustache. Malgré que presque tout le village fut incendié à l’époque, il en reste toutefois de très belles pièces qui ont été reconstruites.
- Le site de l’église (P61) : Malgré un débat à savoir où serait reconstruite l’église après qu’elle fut incendiée en 1837. On décida finalement, en 1853, de reconstruire l’église actuelle sur les fondations d’origine. Elle qui avait été bâtie en premier lieu de 1822 à 1826. Au cours des ans, on lui ajouta nombre d’éléments dont le chauffage à l’eau chaude, le jubé, les bancs actuels (1907) et aussi les trois cloches (1909). Ces dernières ont par ailleurs des noms : Pie Paul pour la plus grosse, Jean, Etienne, Vincent, Joachim (ces noms correspondent aux noms de quatre des cinq rangs divisant la plaine de Saint-Benoît ) pour la deuxième et Benoît pour la plus petite. Cette église fait partie de la fierté des habitants de Saint-Benoît.
Tout juste à coté, on retrouve évidemment le presbytère (P61). L’édifice actuel qui date de la fin des années 1950, fut originalement érigé en 1798 en tant que presbytère-chapelle. On le remplaça en 1849 par un édifice de plus grande taille. Par ailleurs, jusqu’en 1885 la partie gauche de l’édifice servit aussi de « salle des habitants », où ses derniers qui venaient à pied assister aux offices religieux, pouvaient manger, se reposer et enfin repartir.
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Le parc Émilie-Berthelot (P63) : Le nom de cet emplacement nous vient à toute fin pratique de Joseph-Amable Berthelot, leader patriote de Saint-Eustache. Ce dernier eut huit enfants dont une fille nommée Marie-Émélie (ou Émilie) (Laporte, 2004 : 279), qui fut la deuxième épouse de Jean-Joseph Girouard de Saint-Benoît, de 1851 à 1855. On retrouve dans ce parc une plaque commémorative (P64-65) à l’honneur des habitants de Saint-Benoît, érigée lors du bicentenaire du village en 1999.
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La Maison Girouard (P66-67-68) : Cette maison située au 3905 rue St-Jean-Batiste, fut construite vers en 1840 sur les fondation de la première, brûlée en 1837. Elle fut la résidence du notaire Jean-Joseph Girouard, un leader patriote très respecté de sa communauté, du parti et même de ses ennemis. Au nord de Montréal, c’est entre autre autour de lui qu’était dirigé le Parti Patriote. Il semblerait que Louis-Joseph Papineau est rendu visite à Girouard quelques fois dans cette maison. Même que Augustin-Norbert Morin y possédait sa chambre. Cette maison d’environ 17 pièces est aujourd’hui monument historique. Girouard y mourut le 18 septembre 1855.
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La Maison Dumouchel (P69) : Située au 9254 rue Dumouchel, ce fut la résidence de Jean-Batiste Dumouchel, construite en 1820 et incendiée en 1837. Dumouchel était au même titre que Girouard, un personnage très respecté dans la région de Saint-Benoît. Il était également très impliqué au sein de la cause patriote, en obtenant notamment le grade de capitaine dans le bataillon de milice de la Rivière-du-Chêne en 1812 (Laporte, 2004 :284). Son métier principal était cependant celui de marchand. Très aisé financièrement, Dumouchel était méprisé par ses adversaires loyaux, qui n’ont pas hésité à incendier ses nombreuses propriétés. Il fut par ailleurs un des patriotes détenu à la prison du Pied-du-Courant. Au cours des ans, la maison appartenu entre autre à trois générations de médecins de la famille Guernon originaire d’Irlande. Plusieurs personnes ont par la suite été acquéreurs de cette propriété, dont Aldéa Sabourin en 1942 qui mit en place la première meunerie de la région. Aujourd’hui elle appartient à M. Benoît Charbonneau, un artiste-ébéniste, que je remercie pour son aide précieuse.
- 9261, rue Dumouchel ou
Maison Léandre Dumouchel (P70) : Elle fut effectivement reconstruite par Léandre Dumouchel, fils de Jean-Batiste, peu après 1837. Ce dernier y tenait son magasin et une rumeur veut qu’il y existait un souterrain reliant le magasin à sa résidence située tout juste en biais. Une ouverture dans le sous-sol pointe effectivement dans cette direction. Vital-Léandre Dumouchel pour sa part, devenu médecin, s’établit à Sainte-Scholastique en 1835, où il desservait toute la région avoisinante. Il fut tout comme son père et ses frères impliqués dans les rébellions (Laporte, 2004 : 284).
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3937, rue Saint-Jean-Batiste (P71) : Cette maison fut construite vers 1810 par Basile Joron. A l’arrière on pouvait y trouver une boutique de forge, sauf qu’elle fut incendiée le 16 décembre 1837. Reconstruite peu de temps après, elle appartenu presque toujours à des forgeron, dont trois générations de Joron. Par la suite elle appartenu à la famille Brazeau, eux aussi forgerons et les dernier à ferrer des chevaux vers le milieu des années 1940.
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La Cour de Circuit (P72) : Situé au 3938 rue Saint-Jean-Batiste, cet édifice servit de 1844 à 1858 de siège de la Cour de Circuit de Deux-Montagnes, une sorte de cour des petites créances. Toutefois ce bâtiment appartenu autrefois à James Watt, marchand d’origine écossaise impliqué dans les rébellions. Ce dernier était cousin avec William Henry Scott et épousa la belle-sœur de Vital-Léandre Dumouchel (Laporte, 2004 : 287). Après avoir été reconstruit en 1900, il servit d’hôtel et de bar, où plusieurs propriétaires se sont succédés.
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3878, rue Saint-Jean-Batiste (P73) : Cette maison est reconnue pour avoir appartenu à Félix-Hyacinthe Lemaire, neveu du notaire Girouard. Lui-même notaire et greffier à la Cour de Circuit, il bâtie cette maison vers 1850. Ce dernier s’impliqua dans la cause patriote notamment lors de son allocution en anglais lors de l’assemblée de Saint-Eustache, afin d’aller chercher des appuis au sein de la communauté irlandaise de Saint-Colomban (Laporte, 2004 :287). De 1942 à 1965, elle servit pour les fins de la Caisse Populaire de Saint-Benoît.
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9156, rue Sainte-Madelaine (P74) : Cet édifice servit surtout d’école de 1850 à 1975. C’est grâce au curé Maurice-Joseph Félix, beau-frère de Dumouchel et Girouard, qui fit un don à sa mort afin de la construire. Cette école connue de constants réaménagements dans le personnel d’enseignement, assuré une fois par des hommes et après par des religieuses. Elle fut démolie, puis rebâtie en 1953 pour une école plus moderne. Le bâtiment sert aujourd’hui de centre culturel et porte le nom de René Laurin ; secrétaire-trésorier de Mirabel et Saint-Benoît pendant quarante ans et premier gérant de la Caisse Populaire de Saint-Benoît en 1938.
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L’église de Saint-Hermas (P75) : Saint-Hermas se trouve à quelques km de Saint-Benoît. Cette municipalité fut elle aussi impliquée dans la mobilisation patriote, alors que son principale leader était un dénommé Laurent Aubry dit Tècle. Il eut beaucoup de pillage et d’incendies perpétrés contre ce village (Laporte 2004, 289).
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Le rang Saint-Joachim de Sainte-Scholastique (P76) : Ce rang à tout de même un caractère particulier en ce qui concerne les rébellions de 1837. En effet, le 15 octobre 1837 il y eut une assemblée patriote dans ce rang. Dès lors, on ne veut rien de moins que l’implantation d’institutions révolutionnaires (Laporte, 2004 : 272).
Pour terminer, la région de Saint-Benoît possède tout comme Saint-Eustache un très riche patrimoine patriote, comme en témoigne d’ailleurs le nom de certaines rues (P77). Son histoire tristement célèbre redore le blason de ses habitants, qui grâce à leur courage sont très fiers de leur localité.
Conclusion
Les éléments historique et patrimoniaux reliés aux rébellions de 1837-1838 ne manquent pas aux Québec, et on peut facilement s’en rendre compte seulement en parcourant le comté de Deux-Montagnes. Que ce soit du coté patriote ou bien loyal, les villes de Saint-Eustache, Saint-André d’Argenteuil et Saint-Benoît de Mirabel de même que leurs environs, portent toutes encore les marques de ce conflit fort important dans l’histoire canadienne.
Bibliographie
La majeure partie de la documentation utilisée afin de rédiger cet article repose dans l’information tirée des plaques commémoratives, insérées en photos tout au long du texte. Les brochures historiques trouvées sur place furent aussi d’une précieuse utilité.
Monographie
LAPORTE, Gilles. Patriotes et Loyaux : Leadership régional et mobilisation politique en 1837 et 1838, Septentrion, Québec, 2004, 414 p.
Sites internet
Patriotes de 1837@1838 : http://cgi.cvm.qc.ca/Patriotes/UQAM par Gilles Laporte
Fondation du Patrimoine Religieux du Québec :
http://www.patrimoine-religieux.qc.ca
Brochures historiques
GRIGNON, Claude-Henri. Le Petit Moulin (Moulin Légaré), ISBN 2- 921154-00-5, Saint-Eustache, 1989, 27 p.
Société d’Histoire Régionale de Deux-Montagnes. L’architecture rurale à Saint-Eustache : Les Chemins Chicot.
Société d’Histoire Régionale de Deux-Montagnes. L’architecture rurale à Saint-Eustache : Les Chemins Rivière-Nord, Rivière-Sud et Fresnière.
SAINT-JACQUES Gaston et DUMOULIN Olivier. Le Tour du Village : Saint-Benoît Mirabel, Guide Patrimonial et Historique.
Ce reportage photo a été réalisé par Maxime Labonté au printemps 2006. Il constitue le recueil de pas moins de 77 photos permettant de retracer les sites de mémoires portant sur les Patriotes dans le comté de Deux-Montagnes, en particulier dans les communes de Saint-Eustache, de Saint-Benoît et de Saint-André-d'Argenteuil.