Lors d'une assemblée du CSOCEO
Un citoyen se montre indigné que le conseil
scolaire souligne la fête des Patriotes
Chantal Quirion
L'ORIGNAL
«Je remarque que dans votre calendrier, le 4e lundi du mois de mai, correspond à la fête des Patriotes. Je m'étonne puisque c'est M. Bernard Landry, à la tête du Parti québécois, qui a décrété cette fête comme journée nationale en 2002.
«Dois-je comprendre que vous souscrivez aux idéaux souverainistes de ce parti?», s'est informé vivement, Jérôme Landriault de L'Orignal, aux membres du Conseil scolaire de district de l'Est ontarien (CSDCEO), lors de la séance ordinaire du 30 mai dernier. M. Landriault s'est dit d'autant plus étonné qu'à son avis, il s'agit d'une fête strictement québécoise.
La question est intéressante et il semble que le CSDCEO a suivi à cet égard, les directives du Centre franco-ontarien de ressources pédagogiques, une instance que l'on qualifie de sommité en matière linguistique et historique. Autrefois, le CSDCEO affichait la fête de Dollard alors que son vis-à-vis anglais, mentionnait la fête de la reine Victoria. Le CSDCEO semble simplement demeurer au fait des changements relatifs aux fêtes célébrées par les Canadiens Français, dit-on.
Interrogé sur la question, l'ancien président de l'Association canadienne-française de l'Ontario (ACFO) de Prescott et Russell, Jean Poirier, estime que les luttes menées par les patriotes ont bénéficié autant aux Franco-Ontariens qu'au Québécois et qu'en ce sens il n'est pas injustifié qu'on le souligne. «Ce n'est pas incorrect du point de vue de l'histoire», dit-il. Cependant, il eut préféré que cela ce fasse à une autre date pour ne pas déloger Dollard Des Ormeaux qui de son avis, est un personnage aussi important.
Descendants de familles québécoises
Mais pour revenir aux patriotes, M. Poirier indiquent que plusieurs Franco-Ontariens descendent d'ancêtres venus des paroisses québécoises de Saint-Scholastique et de Saint-Eustache. De ce fait, il est fort probable, que certains d'entre eux descendent des patriotes ou de gens qui leur ont donné leur support. «Lorsque les antiquaires se sont mis à écumer les grenier dans l'Est ontarien, dit-il, ils ont mis la main sur un fusil datant de 1837, ayant appartenu à l'un des patriotes. Par ailleurs, dit-il je suis de la 10e génération établie au Canada et la 4e en Ontario. Je me sentirais bien gauche de dire que les 6 générations qui nous ont précédés au Québec n'ont pas eu d'influence sur notre destinée. Sans aucun doute, les Patriotes ont contribué à l'avancement et à la préservation de la francophonie.
Ailleurs, dans des extraits historiques, on dit des Patriotes qu'ils sont considérés comme ceux qui ont luttés pour des idéaux de droit, de justice, d'égalité et de démocratie pour leur peuple. Les Franco-Ontariens, comme descendants de ce peuple, pourraient-ils renier cette part de l'histoire?
«Les patriotes, peut-on y lire, comptent parmi nos premiers véritables démocrates, réunis autour de Louis-Joseph Papineau, Jean-Olivier Chénier, des frères Robert et Wolfred Nelson et de Chevalier de Lorimier qui se sont battus avec courage pour des idéaux de droit, de justice et d'égalité pour leur peuple, y perdant leurs biens, leur liberté et, pour des dizaines d'entre eux, leur vie.»
Télécharger cet article au format PDF (taille du fichier : 123 Ko)